Conseils pratiques pour monter un business en Colombie

Conseils pratiques pour monter un business en Colombie

Monter une commerce, un business, une affaire en Colombie est souvent la première expérience entrepreneuriale des étrangers en Colombie. Mis à part les restaurateurs qui ont généralement eu l’occasion de gérer un lieu avant, la plupart d’entre nous avons toujours été employés. Le désir d’aventure et d’indépendance dans un pays où tout est encore à faire nous permet de rêver à des projets d’envergure nationale voire même au-delà.

Voilà donc quelques conseils pratiques importants à bien garder à l’esprit avant de dépenser le moindre sous. Plusieurs de ces conseils vous sembleront évidents, même peut-être trop évidents. Et pourtant, c’est souvent ceux-là qu’on oublie en premier.

Pour connaître la marche à suivre complète, avec quels visas demander, les démarches administratives pour créer une société, ouvrir un compte en banque, etc… c’est ici : Devenir entrepreneur-investisseur en Colombie.

 

  • Pas tout n’est encore à faire

Je contredis tout de suite mon introduction. Ce n’est pas parce que le monde commence à peine à découvrir le potentiel économique de la Colombie que tout est à faire. Le marché intérieur est solide et se suffit à lui-même en grande partie. Il y a un retard d’environ 20 ou 30 ans sur les infrastructures dans une partie du pays pendant que l’autre est à la pointe. Il y a des inégalités mais cela ne signifie pas que la Colombie était coupée du monde.

Ayez donc à l’esprit qu’un produit qui plaît ou fonctionne en Europe n’a pas forcément sa place ici. S’il est introuvable, c’est peut-être que personne n’y a pensé mais cela peut aussi être parce qu’il n’y a pas de clientèle.

Je garde à l’œil par exemple l’évolution de VoyConCupo, page de covoiturage sur le modèle de BlaBlaCar. La Start-Up francaise à la conquête du monde a annoncé son entrée au Brésil mais rien encore pour la Colombie. De son côté, VoyConCupo en est à sa 3ème année d’exploitation et a dû résoudre nombre de problème comme la sécurité et le manque de confiance entre utilisateurs. Elle apparaît comme rentable maintenant, pourtant ils n’ont pas les fonds pour développer une application…

D’ailleurs, sur ce point, lisez aussi : Est-ce encore intéressant d’investir en Colombie ?

 

  • Évaluer l’offre et la demande

Rien de plus évident me direz-vous. Mais alors, pourquoi voit-on tellement de restaurants français ou d’hôtels qui continuent d’ouvrir dans des zones largement saturées ? Cali est pour moi assez représentative de la situation. Les hôtels de backpackers abondent dans les quartiers de San Antonio, Granada et San Fernando. Le taux d’occupation atteint son maximum 2 fois par an, pendant la Feria et le festival Petronio Álvarez, le reste du temps c’est la guerre des prix. Il y a peu de restaurants français par contre, mais les 3 qui existent couvrent déjà la demande.

Vous voulez importer du vin, du fromage, des couteaux suisses, des produits cosmétiques ? Pourquoi pas, mais assurez-vous avant qu’il y ait un nombre de clients potentiels suffisant. Vous voulez préparer des macarons, des éclairs ? Là encore, pourquoi pas mais sachez à l’avance qui viendra vous les acheter.

Lire aussi : Comment ouvrir un restaurant en Colombie

Lire aussi : Comment ouvrir un hôtel en Colombie

 

  • Penser petit

Tous les entrepreneurs à succès vous diront de penser en grand et c’est vrai, mais j’aimerais nuancer cela. Ici, cela veut dire penser prudent et proportionnellement. Votre idée de business peut être excellente mais vous devrez probablement l’adapter ou la modifier et ca sera beaucoup plus facile si elle n’a pas été lancée à grande échelle. Quand le concept est rodé, qu’il génère des revenus, alors à ce moment vous pourrez penser en grand.

 

  • Cibler la clientèle

La société colombienne est divisée en couches qui ne se mélangent pas ou peu. Vous verrez difficilement l’avocat, le plombier, l’instituteur et le chauffeur de taxi fréquenter le même bistro, se déplaçant dans le même bus, vivant dans le même immeuble ou la même rue.

N’imaginez donc pas attirer une clientèle large et disparate. Déterminez clairement dès le départ à qui vous vous adressez et organisez tout en fonction.

 

  • Le prix de vente n’est pas déterminant

Aussi étonnant que cela puisse paraître, le prix n’est pas un critère principal. Disons qu’au contraire, il accentue la différence de couches sociales et permet à ceux qui ont de l’argent de le montrer. Mais ne fait pas partie du club qui veut, il ne faudrait pas non-plus imaginer qu’il suffit d’ouvrir un lieu select ou vendre des produits de luxe pour attirer la clientèle.

Pour toucher une clientèle, il faut d’abord qu’elle vous identifie ou reconnaisse. La réputation et les recommandations jouent plus que le prix. Un excellent programmeur informatique trouvera difficilement des clients colombiens s’il n’a pas été recommandé, même en facturant à perte le premier contrat.

 

  • Créer un réseau

Comme le prix n’est pas aussi déterminant que la réputation, il faut commencer par se faire connaître. En tant qu’étranger c’est une difficulté majeure. Donc, avant de lancer en grande pompe votre business, faites un travail promotionnel en amont. C’est là que le conseil de « penser petit » prend tout son sens.

Si vous pensez monter un restaurant, vous pourriez cuisiner chez vous en invitant des amis accompagnés d’autres amis. Vous élargiriez votre réseau tout en créant une attente pour l’ouverture.

Si vous pensez vendre des cosmétiques, offrez-en autour de vous et faites de la vente en direct. Lors de l’ouverture du magasin vous aurez déjà des clients.

Ce sont juste des exemples pour expliquer que le simple fait d’ouvrir un local ne génère pas de curiosité. Aussi beau et professionnel qu’il soit, personne n’entre dans un local par hasard.

 

  • La perfection n’est pas obligatoire pour démarrer

Très facilement on investit beaucoup d’argent pour le meilleur équipement, pour offrir un large éventail de services ou plein d’options supplémentaires pour se démarquer de la concurrence. Sauf que ce sera de l’argent perdu si le projet échoue et ca n’en sera pas la cause. Commencez avec l’essentiel et équipez-vous au fur et à mesure.

 

  • Les habitudes de consommation

Vos habitudes de consommation ne sont pas les mêmes que celles des colombiens. Il faut d’abord chercher à les connaitre. Par exemple, un plat sans riz ou sans viande semblera ne pas être nourrissant. Acheter en ligne ne se fait généralement que sur les pages très reconnues, les petits « shops » n’inspirent pas confiance. Garer la voiture facilement et proche a son importance.

Bref, il y a des habitudes de consommation propre à chaque région qui jouent un grand rôle. Copier et offrir un modèle francais ne marche pas.

 

  • Un bon associé

Avoir un associé colombien n’est pas obligatoire mais un avantage pour profiter de son réseau de connaissances, le laisser négocier avec les fournisseurs pour avoir les prix locaux, savoir que faire en cas de problème administratif, … mais trouver le bon est difficile. Les plus prompts à s’associer sont ceux qui n’ont généralement pas d’argent à mettre. Ils feront valoir d’autres atouts comme leur expérience et réseaux mais celui qui ne risque pas d’argent ne s’impliquera jamais autant.

En lien avec ce sujet, lire aussi : Mon pire investissement et Peut-on faire confiance aux colombiens?

 

 

  • Mettre par écrit

La parole ne vaut plus rien quand les problèmes apparaissent. Mettez tout par écrit dès le départ. Avec un associé, un fournisseur, un sous-traitant, les différences d’interprétations surviennent facilement.

 

Bonne chance. Faites part de vos projets autour de vous et demandez conseils.

Voici aussi d’autres conseilsplus personnelles quant aux capacité entrepreneuriales et d’investisseurs : Où et comment investir

 

2 Replies to “Conseils pratiques pour monter un business en Colombie”

  1. Je ne suis pas d’accord avec vous sur un point. Ne cherchez surtout pas un associé colombien. C est le meilleur moyen de vous retrouver sur la paille. Dotés d’un niveau d’éducation extremement bas, les colombien cherchent en vous le moyen de gagner de l’argent a tres court terme. Il n’y a RÍEN chez un potentiel associé colombien que vous n’ayez déjá ou que vous ne pourriez trouver par vous meme.
    Il y a TOUT a faire en Colombie. Vous devrez cependant assumer tous les roles vous meme : computable, avocat etc…
    Si vous avez besoin d’autres ressources (ex : designers etc…,) allez sur freelancer.com.
    Ne faites ríen faire en Colombie. Sauf perales rares, la plupart des gens sont fénéants et malhonnetes.
    Cartagena de Indias: le tiers-monde. Passez y des vacances, n’y montez aucun business qui fasse intervenir des cartagenois. Ni comme fournisseurs de services ou de bienes, ni comme clients.

    1. Bonjour,

      Votre commentaire est très intéressant. J’aimerai bien que vous puissiez me raconter votre histoire dans ce pays car il fait parti des pays que je convoite pour une éventuelle expatriation. Cordialement. Marc

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