Choisir quel visa demander pour vivre en Colombie relève parfois du casse-tête. Difficile d’y voir clair, au milieu de tous ces types de visas et leurs nombreuses catégories. Plutôt que d’expliquer la fonction de chaque visa, prenons ici le chemin inverse. Je pose les cas de figure les plus courants pour les Européens qui aimeraient s’établir en Colombie et quel visa demander.

Sur ce blog, il y a déjà l’article complet sur les visas (2022) qui explique l’ensemble des catégories et la procédure exacte. Je vous encourage à le consulter pour connaître les documents à présenter.

 

Souveraineté et bureaucratie

 

Pour commencer, il y a beaucoup d’idées reçues qu’il faut clarifier.

La souveraineté signifie que la Colombie, comme chaque pays, a la liberté d’octroyer un visa. Ce n’est pas une obligation. Bien sûr, les relations bilatérales encouragent à ne pas avoir de critères aléatoires pour accepter un citoyen étranger mais d’établir des règles claires. Toutefois, en cas de doutes, la Colombie peut légalement refuser de délivrer un visa. Cela ne va pas à l’encontre de droits fondamentaux, parce que la souveraineté prime. Chaque pays a le droit d’accepter ou non un demandeur.

Ces règles sont justement soumises à la bureaucratie, avec des fonctionnaires qui appliquent à la lettre le règlement. Et donc, même avec la meilleure volonté du monde, on peut se retrouver face à un mur sans personne à qui expliquer notre situation. Cela peut être frustrant, encore plus de nos jours que la procédure est entièrement automatisée.

Pour obtenir un visa, il faut absolument remplir tous les critères que chaque catégorie exige. C’est inutile de penser qu’en cumulant différents critères ici et là, la balance penchera en faveur.

 

Précisions

 

Les montants sont indiqués en nombre de salaires minimaux. La valeur change chaque année, vérifiez alors bien la valeur actuelle. En 2022, elle se situe à 1’000’000 de pesos COP.

Les cas que j’indique ici donnent droit majoritairement au visa Migrant (M). La résidence (R) ne peut plus être obtenue directement. Pour cela, il faut d’abord obtenir un visa (M), vivre en Colombie pour 2, 3 ou 5 ans selon le motif du visa, puis faire la demande de résidence.

Je mentionne aussi le visa de Nomade digital. Celui-ci est Visiteur (V) pour 2 ans, et les années vécues en Colombie ne sont pas comptées pour la résidence (R).

 

Les visas selon les situations de vie

 

• Mariage ou enfants

C’est probablement le cas de figure le plus simple. Un(e) Européen(ne) avec un conjoint national colombien peut demander un visa Migrant (M) valable 3 ans. Le mariage doit être officialisé en Colombie. Soit le mariage a lieu auprès d’un notaire (notaría), soit à l’étranger avec enregistrement auprès de l’ambassade.

En ayant un enfant avec un(e) Colombien(ne), la personne peut aussi demander le visa Migrant (M). Si l’enfant est né en Colombie, il faut présenter l’acte de naissance certifié par le Registre Civil et la preuve que le parent était légalement domicilié sur le territoire national lors de la naissance. S’il est né à l’extérieur, il faut présenter l’acte de naissance certifié par le Registre Civil ainsi qu’une lettre de la part de l’autre parent certifiant que le demandeur remplit toutes ses obligations parentales.

 

• Investissement

C’est un cas de figure courant. En achetant un appartement, une maison ou un hôtel, on peut demander le visa Migrant (M), d’une durée de 3 ans. Pour cela, il faut que l’investissement soit supérieur à 350 salaires minimaux. Attention de déclarer l’apport financier comme « investissement étranger » auprès de la Banque de la République.

Il y a une différence entre propriétaire foncier et investisseur. Celui qui aimerait investir dans une société ou même dans un fond immobilier doit par contre investir 650 fois le salaire minimum. La différence vient que l’investisseur en question n’est pas propriétaire mais possède des parts.

Agent immobilier francophone en Colombie

 

• Entrepreneur

C’est le cas le plus fréquent. En général, c’est la solution de recours pour celui qui n’est ni en couple, ni en possession du capital suffisant pour acheter de l’immobilier. C’est une alternative attirante, d’autant plus que le barème est largement inférieur avec un capital de 100 fois le salaire minimum. Beaucoup choisissent cette solution pour essayer de lancer une activité économique avant de se risquer à lâcher toutes ses économies dans de l’immobilier.

Mais, avec le temps, c’est devenu de plus en plus difficile. Il y eut beaucoup d’abus, de sociétés « coquille vide ». Les autorités sont beaucoup plus regardantes maintenant et veulent s’assurer que l’entreprise est légitime. Pour cela, la création d’une entreprise SAS est le plus approprié et le capital doit être transféré sur un compte en Colombie, même si cet argent ne doit pas être obligatoirement dépensé.

Il existe aussi l’entreprise personnelle en tant que professionnel indépendant, qui correspond à auto-entrepreneur. Le barème est encore plus bas, à 30 salaires minimaux. Mais les conditions sont pratiquement impossibles à remplir, donc cette solution n’est pas recommandée.

Créer une entreprise SAS en Colombie

 

• Employé

Ici, la demande est assez simple, pour un visa Migrant (M). Il faut présenter le contrat de travail et d’autres documents relatifs à la santé financière de l’employeur, avec des revenus mensuels supérieurs à 100 fois le salaire minimum. La petite entreprise d’un ami ne fera donc pas l’affaire.

C’est en fait là toute la difficulté. Trouver un poste salarié en Colombie est compliqué pour un étranger. Même les universités qui engagent des professeurs ne facilitent pas les choses. En général, elles ne donnent que des contrats de 6 mois renouvelables. Le visa est limité à la période du contrat et doit être renouvelé tout autant régulièrement. Ce n’est donc pas une solution de chercher un emploi « temporaire » d’un semestre en imaginant recevoir un visa de plusieurs années. Même si le contrat est de période illimitée mais rompu pour une raison ou une autre, l’employeur a l’obligation d’informer les autorités et le visa se termine automatiquement.

Une nouvelle condition de la dernière réforme en date est que l’employeur doit maintenant justifier que l’employé étranger ne prend pas la place d’un Colombien. La raison peut être à cause de qualifications spécifiques ou un manque de candidats disponibles. Il faudra alors le prouver et fournir des diplômes et certificats d’expérience, traduits et apostillés.

 

• Retraité

Pour le visa Migrant (M) de retraité, il faut présenter une déclaration du montant mensuel. Il doit être supérieur à 3 salaires minimaux. Il faut aussi présenter des examens médicaux qui certifient un bon état de santé.

 

• Nomade digital

C’est la grande nouveauté de cette réforme qui devrait satisfaire un grand nombre de personnes. Comme il n’y a aucun recul pour l’instant, c’est impossible d’en connaître le succès, ni la facilité ou difficulté à l’obtenir. Il concerne les indépendants ou salariés d’une entreprise étrangère.

Le critère principal est qu’il faut déjà être un nomade digital, c’est-à-dire de vivre de cette modalité de travail. Soit le candidat a un contrat avec une entreprise, soit il est lui-même propriétaire, soit il développe un produit avec une somme d’investissement conséquente. Dans tous les cas, il faut pouvoir démontrer un revenu mensuel de cette activité supérieur à 3 salaires minimaux colombiens. La durée du visa Visitante (V) est de 2 ans.

La procédure détaillée pour le visa de Nomade Digital.

Les avantages de choisir la Colombie comme Nomades digitaux

 

Marche à suivre

Pour la procédure détaillée, je vous invite à lire cet article qui explique tout pas-à-pas.