On remarque assez vite que les règles ne sont pas tout à fait les mêmes qu’en Europe. S’adapter est nécessaire. Certains n’hésiteront pas à dire que conduire en Colombie est un chaos. Pourtant, des règles, il y en a. Tout comme des trucs et astuces qui simplifient la vie.

Voilà donc les informations nécessaires pour pouvoir prendre le volant.

 

Le permis de conduire

 

Les touristes peuvent louer une voiture et conduire avec le permis international. Par expérience, les policiers ne le distinguent généralement pas des autres, et donc ne posent pas de problèmes avec le permis français. Toutefois, comme la loi exige le permis international, mieux vaut l’obtenir avant d’arriver. N’oubliez pas de vous munir aussi de votre passeport pour démontrer votre identité, mais surtout que vous êtes entré comme touriste.

Les détenteurs de visas doivent, par contre, obtenir le permis colombien. C’est le cas avec n’importe quelle sorte de visa, pas seulement celui de résident. Même avec un visa Visiteur (V) ou Migrant (M), valable un an ou plus, il faudra faire la procédure suivante :

 

• Inscription au RUNT (Registro Único Nacional de Tránsito)

La première étape est de se rendre à un centre du Département des Transports (Secretaría de Tránsito). Il ne faut pas obligatoirement aller au centre correspondant au lieu de résidence. J’ai par exemple été à la municipalité de La Candelaria, juste à la sortie de Cali, qui est plus rapide et efficace qu’en ville. Pour l’inscription, vous devez présenter la carte d’identité colombienne (cédula de extranjería), une photo et faire prendre les empreintes digitales.

 

• Examen de conduite (Certificado de Aptitud en Conducción)

Même si votre permis français prouve déjà vos capacités, il faudra quand même assister aux cours de conduite et passer un examen. Seules les écoles accréditées pourront le faire et ainsi enregistrer le certificat dans le système du RUNT.

Ces dernières années, c’était encore très facile de trouver des écoles qui délivraient le certificat juste sur présentation d’un permis européen et payement des cours. Mais depuis 2018, il y a des contrôles et les écoles ne se risquent plus.

 

• Examen médical (Certificado Médico de Aptitud Física)

C’est un examen d’aptitude physique, de réflexe et logique. Les Centros de Reconocimiento de Conductores délivrent le certificat directement dans le système du RUNT. Ce certificat n’est valable que 30 jours, c’est donc préférable de le passer après les cours de conduite.

 

• Le permis

Après ces trois étapes, vous pouvez retourner au centre du Département des Transports chercher votre permis.

 

Comment conduire en ville

 

Les règles de conduite sont les mêmes qu’en France, même si en pratique, on n’en a parfois pas l’impression. Ce qui est très perturbant est de voir comment les véhicules changent constamment de voies, les motos débouler de tous les côtés.

La meilleure chose à faire est encore de rester calmement sur une voie et ne pas suivre le même jeu. Pour cela, il vaut mieux rester sur la voie de gauche et rouler à la vitesse du trafic. Ne vous inquiétez pas de vous faire doubler par la droite, ça arrivera de toute façon. Mettez-vous sur la voie de gauche ou celle du milieu pour les routes principales plus amples. La raison à cela est que la voie de droite est fréquemment encombrée. Des voitures se garent, les taxis s’arrêtent, les bus aussi, les vélos transitent lentement car il n’y a pas de bandes cyclables. Bref, en étant sur cette voie vous devrez régulièrement vous déportez sur la gauche, avec tous les risques que ca comporte.

Les feux passent de vert à jaune, avant le rouge. Faites attention, car le temps du feu jaune est parfois très court et il y a fréquemment des radars.

La nuit, vous pouvez griller les feux. En général, les gens ne le font pas sur les axes principaux, mais en dehors oui. C’est une simple mesure de sécurité. Un véhicule est plus vulnérable de nuit à l’arrêt. Avancez prudemment, assurez-vous qu’aucun autre véhicule ne vient puis allez-y. Les horaires ne sont pas clairement admis, les informations divergent selon les villes ou les sources. Par exemple, Medellín indique que les caméras s’interrompent entre 22h et 5h. Cali entre 23h et 5h. Certaines disent que les caméras ne prennent plus de photos alors que d’autres disent qu’elles continuent de les prendre mais ne sont pas enregistrées ni envoyées. Toutefois, elles continuent de surveiller les excès de vitesse, qui ne bénéficient d’aucun horaire de tolérance.

 

Conduire sur les routes nationales

 

Les routes nationales ne sont pas des autoroutes. Si parfois elles contournent de petites villes, en général elles les traversent. Ce sont des routes fréquentées par tout le monde. On y voit des voitures, des motos, des camions mais aussi des vélos et des piétons. Dans le Valle del Cauca, vous verrez même des « trains à canne à sucre », c’est-à-dire des camions tirant 4 remorques.

Il n’y a pas de limitation standard de la vitesse. La vitesse est limitée à 80 ou 90, et même 100 ou 120 km/h. Il faut être attentif aux panneaux pour savoir.

Là encore, la meilleure manière de rouler tranquillement, sans stress, est de se mettre sur la voie de gauche. Peu importe la vitesse du trafic, il y aura toujours des véhicules qui doubleront par la droite. Ça paraît étrange, contraire à nos habitudes européennes. Cela va même à l’encontre des indications routières qui exhortent à ne doubler que par la gauche. Cependant, la réalité du pays est tout autre.

Sur la voie de droite, tout peut arriver. Des voitures s’arrêtent sur le bas-côté pour aller à une échoppe ou un restaurant. Des vélos passent, seuls, par groupe, en ligne ou côte à côte. Des motos circulent à basse vitesse, certains transportant des marchandises. Il faut donc être spécialement attentif et vigilant.

La voie de droite est donc pour les véhicules lents. Si vous roulez à la vitesse limitée, voire même un peu moins, mettez-vous sur la voie de gauche et ne vous affolez pas si un véhicule vous double par la droite. Ce n’est pas la peine non-plus de faire des appels de phares pour qu’une voiture se range et vous laisse passer par la gauche, elle ne le fera simplement pas.

 

Les désagréments d’avoir une voiture

 

À côté des avantages évidents d’avoir une voiture, il y a aussi de petits désagréments auxquels il faudra s’habituer.

Par exemple, en ville, les feux sont pris d’assaut par les vendeurs ambulants, laveurs de vitres, mendiants, « vérificateurs » de l’état des pneus et artistes. En général, un signe négatif suffit, mais les laveurs de vitres sont particulièrement insistants. Ils vont gicler de l’eau savonneuse sur le pare-brise et même lever les essuies-glaces sans tenir compte de votre avis.

Quasiment partout où vous garez la voiture, il faut donner quelques pesos à un gardien. Comme le risque de se faire voler un rétroviseur est élevé, il est préférable d’utiliser ce service.

Pour finir, les péages. C’est agréable de pouvoir se déplacer en voiture d’une ville à l’autre, plutôt que de prendre le bus. Cependant, les péages gâchent un peu ce plaisir. La route de Cali à Pereira n’est que de 210 kilomètres mais coûte environ 48’000 pesos (EUR 13.50). De Bogotá à Medellín, il faut compter environ 68’000 pesos (EUR 19). À ce prix-là, ce n’est pas étonnant de voir autant de motos sur les routes, vu qu’elles ne payent pas de péages.

 

Les vitres teintées

 

Voilà un aspect malheureusement représentatif de la situation du pays. Les voitures ont (quasiment) toutes les vitres tintées par mesure de sécurité. Cela rend la tâche des voleurs plus compliquée s’ils ne savent pas exactement qui est à l’intérieur. Les femmes seules sont plus souvent prisent pour cible, les vitres tintées donnent donc un semblant de sécurité.

La loi 3777 de 2003 définit le pourcentage de visibilité minimum obligatoire de la manière suivante :

• Égal ou supérieur à 70% pour le pare-brise et les vitres latérales avant.
• Égal ou supérieur à 55% pour les vitres latérales arrières et la vitre arrière.

De jour, cela ne pose pas de problème mais de nuit cela peut devenir un véritable défi. Devoir se garer en marche arrière, dans une rue ou garage mal éclairé, est particulièrement difficile. On ne voit presque rien dans les rétroviseurs. Alors que la loi définit un pourcentage de 70% pour les vitres latérales avant, en réalité presque toutes les voitures ont un pourcentage plus faible.

Au moment de louer un véhicule, vérifiez ce point si vous n’êtes pas à l’aise pour conduire de nuit. Ou prévoyez d’arriver à destination avant la tombée de la nuit.