16 signes que la Colombie progresse et régresse en même temps

16 signes que la Colombie progresse et régresse en même temps

16 signes que la Colombie progresse et …. régresse en même temps

 

La Colombie change peu à peu, année après année. Elle rattrape son retard au niveau touristique, infrastructures et relations diplomatiques. Mais pendant qu’elle progresse sur certains aspects, elle régresse aussi sur d’autres.

Voilà donc une liste de points plus ou moins importants qui démontrent cette évolution.

La Colombie avance

 

1) Téléphones portables dans la rue

 

On sait bien qu’il faut être prudent dans la rue, les vols sont fréquents. Pourtant, on voit très facilement des Colombiens se balader, portables à la main, faisant des appels ou consultant leurs messages. C’est un détail, mais cela montre que la sécurité a augmenté.

 

2) Exportation de l’art

 

La production cinématographique est encore largement dominée par les sujets liés à la drogue, les cartels, la guérilla. Toutefois, le réalisateur Ciro Guerra ouvre la voie avec des œuvres fortes qui montrent d’autres facettes culturelles : Los viajes del viento, El abrazo de la serpiente, Pájaros de verano. Ces films ont été très bien reçus sur le marché international. D’ailleurs, son prochain film Waiting for the Barbarians será tourné en anglais avec Johnny Deep.

Quant à la musique, Shakira n’est plus depuis plusieurs années la seule à représenter les rythmes colombiens sur les scènes du monde entier. D’autres groupes font régulièrement des tournées en Europe et aux États-Unis avec succès. Carlos Vives et Juanes bien sûr, mais plus récemment des groupes comme Bomba Estéro, La-33, ChocQuibTown, Monsieur Périné ont acquis un large public. Aussi, que cela nous plaise ou non, les nouvelles mega-stars colombiennes à l’heure actuelle sont J Balvin et Maluma. Ils accumulent chacun des milliards de vues sur Youtube.

 

3) Nomades digitaux

 

Sous ce point, je pourrais simplement citer l’augmentation du tourisme en général. L’augmentation fut de 7.6% en 2018 et devrait continuer sur la lancée encore en 2019. Mais la catégorie des nomades digitaux est à part. Réussir à les attirer démontre une grande attractivité du pays. Parmi les critères, on peut citer un esprit entrepreneurial, des structures efficaces, une vie nocturne intéressante, des logements agréables et le tout à un coût raisonnable.

Lire : Nomades digitaux en Colombie

 

4) Les femmes osent y voyager seules

 

Toujours sur le thème du tourisme, les femmes n’ont plus peur de s’y rendre seules. Qu’elles soient voyageuses solitaires, en échange universitaire, nomades digitales pour les citer encore une fois, ou en recherche d’opportunités professionnels, elles osent s’y aventurer. Il n’y a que quelques années en arrière, la plupart se seraient découragées face à tant de mise en garde.

 

5) Crédits plus accessibles

 

Les banques prêtent plus facilement. Elles ont tendance à baisser leurs exigences pour les crédits à la consommation et micro-crédits. Cette confiance se base sur la croissance de l’économie du pays et de meilleurs informations sur les capacités de remboursement de leurs clients.

 

6) Développement de plateformes digitales

 

Les Colombiens avaient l’habitude de s’exiler à l’étranger, principalement aux États-Unis, pour développer des business digitaux. Mais depuis, on voit un nombre impressionnant de plateformes et applications développées en Colombie, pour le marché colombien. Tu Móvil et WayCali concurrencent Uber. Workep est une plateforme de gestion de projets qui a reçu le soutien de Google. Mensajes Urbanos est une application de livraison porte à porte. Linio fait de la vente en ligne, à l’instar d’Amazon.

Certaines applications sont même devenues des géantes et opèrent dans plusieurs pays, à l’image de domicilios.com et Rappi, cette dernière étant valorisée à 1 milliard de dollars.

Ce secteur est en pleine expansion et les Colombiens font de plus en plus confiance à des entreprises nationales. L’époque où la méfiance était de mise et la préférence automatique aux entreprises étrangères est révolue.

 

7) Amazon

 

Voilà un autre signe que le marché colombien est immanquable. Depuis 2018, la chaîne propose un service de livraison pour l’Amérique latine depuis les États-Unis. La Colombie, mais aussi l’Argentine, le Brésil, le Chili, le Costa Rica, le Mexique et l’Uruguay en bénéficient.

Avant ça, il fallait passer par des intermédiaires privés qui se chargeaient d’envoyer les paquets à destination.

 

8) OCDE

 

En mai 2018, la Colombie a rejoint l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Elle devient le 37ème membre d’une organisation des pays les plus industrialisés et riches. Cette organisation produit la meilleure base de données économiques au monde et est disponible pour ses membres. Elle crée des études et statistiques, elle encourage le libre-échange, la mondialisation et l’innovation tout en luttant contre la corruption et le chômage.

En tant que telle, l’organisation n’a aucun pouvoir juridique sur ses membres, mais les liens et avantages qui en découlent peuvent servir de pression. Par exemple, « l’étude-pays » réalisée chaque deux ou trois ans sur chacun des pays membres est la meilleure disponible. Les recommandations données sont extrêmement utiles aux politiciens mais aussi aux investisseurs étrangers.

C’est une belle reconnaissance que de faire partie de ce club.

 

9) Exigences légitimes

 

Avec l’amélioration de la sécurité et l’augmentation de la classe moyenne, les Colombiens peuvent penser à autre chose que la simple survie. La corruption, la violence familiale, celle envers les femmes, envers les animaux, l’environnement sont autant de sujets qui les préoccupent. Il n’est pas rare maintenant de voir des manifestations pour exiger un meilleur traitement.

 

Bonus) Du bon pain

 

D’accord, c’est un détail, mais ça fait plaisir. Il n’y a encore que quelques années en arrière, les sandwichs et hamburgers étaient préparés avec du pain blanc de mauvaise qualité et un goût industriel. Alors que maintenant, il y a un soin qui y est donné. Le pain compte autant que n’importe quel autre ingrédient. C’est une petite révolution culinaire qui s’opère.

 

La Colombie recule

 

1) La polarisation de la politique

 

Le précédent Président, Juan Manuel Santos, n’obtenait pas les faveurs du peuple en général. Sa réélection en 2014 s’est basée sur les accords de paix avec les FARC et les opinions sur sa présidence reposaient sur ses idées et actes. Cependant, maintenant, la politique s’est divisée entre Uribistas et Petristas. Comme si la perdition et le salut ne venaient que de ces deux hommes.

La politique ne repose plus tellement sur un programme, mais sur ce que deux hommes disent. Il n’y a pas de réflexions, mais deux camps qui s’insultent, défendant leurs leaders à tout prix.

 

2) Hydrocarbures

 

À l’encontre de ses promesses pendant sa campagne, le Président Duque a fait approuver le Fracking par le sénat. Au moyen du Plan National de Développement, qui comprend de nombreuses réformes, la voie a été ouverte aux techniques « non-conventionnelles ».

Par ce même moyen, il en a même profité pour baisser les redevances des compagnies minières. Les mines de charbon à ciel ouvert payeront 3.27% au lieu de 5% actuellement. Sans aucune raison apparente.

 

3) Déforestation

 

Une des premières conséquences du dépôt des armes des FARC est une augmentation massive de la déforestation. Des territoires jusque-là inaccessibles, à cause du danger que représentait la guérilla, sont laissés maintenant sans aucune surveillance. Les FARC s’en sont allés, mais les autorités n’ont pas pris le relai. La coupe et vente de bois se font en toute illégalité, soit pour le bois lui-même, soit pour s’accaparer des terres à mettre en pâturage.

En 2018, ce sont 280’000 hectares de forêt qui ont disparus.

Le gouvernement Duque va mettre en place un nouvel organisme pour lutter contre la déforestation ; le Conseil National de Lutte contre la Déforestation et autres crimes environnementaux associés (CONALDEF). Le but est de la réduire de 30%, mais… sur les prévisions futures. Les experts estiment que la déforestation augmentera à 360’000 hectares par an si aucune mesure n’est prise. L’objectif de réduction de 30% correspond donc à limiter la déforestation à 252’000 hectares par an.

Une belle manière de ne rien faire tout en se lançant des fleurs par la suite.

 

4) Assassinat de leaders sociaux

 

En moyenne, tous les 3 jours, un leader est assassiné dans le pays. Entre Janvier 2016 et Mars 2019, ce sont 508 cas recensés.

Ce n’est pas un phénomène nouveau, les paramilitaires l’ont toujours fait. Mais là encore, le gouvernement est absent et ne semble pas vouloir s’y intéresser. Très peu de cas sont investigués. Bien souvent, les assassinats sont liés à la propriété de terres. Les communautés indigènes et afros sont particulièrement affectées.

 

5) Stagnation des investissements étrangers

 

Pas vraiment une régression ici, vu qu’on parle d’une stagnation. Je cite quand même ce point, et l’inclue dans les points négatifs, car cela déjoue les pronostiques. Les journaux n’hésitent pas à parler de diminution drastique et alarmante de 44% en 2019, mais ils ne se basent que sur une période très courte, le mois de Janvier en l’occurrence.

En fait, mis à part l’année 2014 qui fut exceptionnelle, les investissements étrangers varient très peu depuis 2011. Il faut se rappeler aussi que le peso Colombien COP a perdu 40% de sa valeur en 2015. Cela explique peut-être cette stagnation, pour la même somme en dollars, l’investissement en pesos en supérieur.

Malgré tout, les accords économiques et l’arrivée de chaînes hôtelières, banques étrangères, supermarchés, entreprises multinationales, promettaient une augmentation pour les années à venir.

 

 

6) La pauvreté et les inégalités encore très élevées

 

Le salaire minimum n’est déjà pas haut avec ses 828’116 pesos (EUR 225) par mois. Mais le seuil de pauvreté est fixé franchement bas, à 257’433 (EUR 70), et celui de pauvreté extrême à 117’605 (EUR 32). Toutefois, ces chiffres sont par personne seule. Un foyer composé de 4 personnes sera considéré comme pauvre s’il vit avec moins de 1’029’732 pesos (EUR 280).

Selon les données de 2018, 27% de la population est en dessous du seuil de pauvreté et 7.2% en pauvreté extrême. Cela représente 13’073’000 et 3’500’000 habitants. C’est beaucoup et c’est même 190’000 personnes de plus qu’en 2017.

 

7) Recommandations à éviter certaines zones

 

Le tourisme augmente, de nouvelles régions jusque-là dangereuses ou inaccessibles reçoivent des visiteurs, les agences de tourisme proposent des circuits « hors des sentiers battus ».

Pourtant, le 9 Avril 2019, le Département des Affaires Consulaires des États-Unis a émis un avertissement en relevant les restrictions de voyage.

Les départements Arauca, Cauca (sauf Popayan), Chocó (sauf Nuquí), Nariño, and Norte de Santander (sauf Cucuta) sont formellement à éviter à cause de la criminalité et du terrorisme.

Les départements Antioquia (au Nord de Medellin), Caquetá, Casanare, Cesar (sauf Valledupar), Cordoba (sauf Montería), Guainía, Guaviare, Meta, Putumayo, Valle del Cauca (sauf Cali et Palmira), Vaupes et Vichada sont déconseillés à cause de violence, assassinats et vols à main armée.

Bien évidemment, les gouvernements sont toujours alarmistes et sévères quant à leurs recommandations. Mais le pays s’était habitué à faire partie des destinations immanquables, publiées par les journaux et autres magazines internationaux. Ce genre de mise en garde fait l’effet d’une douche froide.

 

Conclusion

 

La Colombie avance, mais les défis sont grands. Les différentes classes sociales sont très marquées et chacune cherche à maintenir ses avantages. Le développement du pays dépend de ces différents intérêts et motivations, qui ont des chemins contradictoires.

 

Lire aussi : les points positifs et négatifs de vivre en Colombie

 

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