Gagner de l’argent en Colombie

Gagner de l’argent en Colombie

Cet article ne traite pas seulement de travailler en Colombie, mais bien de gagner de l’argent en Colombie. Je désire ici étendre le sujet. Je parle un peu du monde du travail en Colombie, mais surtout des autres possibilités. Celles de pouvoir vivre sur place et avoir assez de revenus.

 

Le monde du travail en Colombie

 

Première chose à préciser, le monde du travail en Colombie est ingrat. Les salaires sont bas, le temps de travail élevé, fréquemment à 48 heures par semaine, et seulement 2 semaines de vacances par an que le nombre plus important de jours fériés ne compense quand même pas.

Les postes intéressants existent, mais ils sont rares. Les entreprises colombiennes qui n’opèrent que sur le marché national sont réticentes à engager des étrangers. Déjà, le visa peut poser problème, mais c’est surtout le manque de connaissances du marché le principal frein.

Restent donc les entreprises en lien avec l’extérieur. Ca peut être une entreprise colombienne dans l’Import-export ou la représentation d’une entreprise étrangère.

Victor du blog El Franchute explique très bien comment chercher ce genre de postes dans cet article.

 

La situation actuelle

 

C’est important de garder à l’esprit qu’il n’y a aucun avantage à venir en Colombie pour faire carrière. Il faut, soit venir avec de l’argent à investir et lancer son propre business, soit gagner de l’argent à l’extérieur.

Je parle pour celles et ceux qui désirent s’établir en Colombie pour une relative longue période. Les personnes qui désirent juste une expérience de vie de quelques mois, une année, peuvent être moins regardantes et accepter ce qui se présente.

Dans cet article, je ne traite pas d’immobilier, d’ouvrir un bar ou un hôtel, car il faut une somme importante de départ. Je parle plutôt des possibilités de gagner suffisamment d’argent pour vivre sans disposer d’un capital.

Lire aussi : Comment je gère mes revenus à l’étranger avec les banques virtuelles

 

Domaines à considérer

 

Tourisme

 

C’est en général le premier secteur auquel un étranger pensera. Les Colombiens n’étant pas doués pour les langues, il y a donc de la place pour des Européens, nombreux à être bilingues et même trilingues. Sauf que…

Les hôtels ont beaucoup de charges salariales et impôts, ils ne payent en général pas beaucoup leurs employés. Ils préférent devoir remplacer fréquemment leur personnel que de payer des salaires décents. De plus, maintenant que la Colombie est à la mode, beaucoup d’étrangers de passage offrent leur temps en échange d’un lit.

Les hôtels haut de gamme et chaînes internationales peuvent quand même être une solution. Mais dans ce cas-là, il faut pouvoir justifier de qualifications dans l’hôtellerie.

 

Quant aux agences de tourisme, la situation n’est guère meilleure. Un poste administratif comme le développement de circuits et l’envoi d’offres demandent des qualifications. Il faut avoir de l’expérience dans le secteur ou au moins justifier d’une excellente connaissance du pays.

Travailler comme guide n’est pas simple non-plus. Déjà, il faut de véritables connaissances, mais surtout, il faut obtenir le permis. Malgré tout, il y a de la demande comme accompagnant. Les guides colombiens ont le permis mais ne parlent en général pas de langues étrangères. C’est donc une bonne opportunité d’accompagner un groupe et de traduire les propos du guide. Toutefois, les agences contractent les guides et accompagnants par mission, donc les revenus sont aléatoires. C’est une excellente manière d’augmenter ses revenus, mais comme activité secondaire.

 

Langues étrangères

 

Voilà l’autre secteur évident. Être étranger est un avantage indéniable, les écoles de langues veulent toutes avoir des professeurs natifs. Mais là aussi, la situation n’est pas rose. C’est une solution intéressante à court terme, ou à moyen terme comme complément de revenus, mais en tout cas pas comme carrière. La seule exception pourrait être le lycée français.

Les écoles de langues payent environ 30’000 de l’heure mais le nombre par mois n’est en autant cas garantis. Les universités, par contre, offrent un salaire fixe. C’est intéressant, mais pas tant que ca non-plus. Les contrats sont de 6 mois renouvelables, ce qui est parfois un enfer pour les procédures de visas. Le salaire tourne autour de 3.5 millions de pesos. C’est un salaire de classe moyenne, environ 4 fois le salaire minimum. Ca permet de vivre confortablement, mais sans pouvoir rien mettre de côté. C’est tout à fait viable pour une période limitée, mais à long terme c’est courir le risque de se retrouver sans économie, sans patrimoine, sans retraite décente.

Quitte à travailler dans ce domaine, une autre solution est l’enseignement en ligne. Des plateforme comme Verbling.com permet de s’enregistrer et fixer soi-même un tarif de l’heure. 10 USD pour démarrer, c’est bon marché et déjà supérieur aux 30’000 pesos des écoles locales, en économisant sur le transport en plus.

De véritables écoles en ligne payent même beaucoup plus, entre 15 et 25 USD. En fait, on peut atteindre un salaire de 3 millions de pesos en travaillant à mi-temps, sans dépense de transport. Par contre, l’aspect social et culturel de la Colombie est absent, on ne pas tout avoir.

 

Vente en ligne / Blog

 

La Colombie est un excellent pays pour les nomades digitaux. Le coût de la vie est raisonnable et le pays a tellement à offrir. En fait, c’est une solution idéale ; gagner des Euros (ou dollars) et dépenser des Pesos. Cela peut être une boutique, drop-shipping, blog de voyage, coaching, vlog sur Youtube. Les possibilités sont nombreuses.

Toutefois, il faut s’y prendre en avance. Constituer une audience, être bien référencé sur Google, prend en tout cas une année. Obtenir des revenus suffisants pour en vivre prend au minimum 2 ans. Il vaut donc mieux commencer assez tôt avant de songer s’établir en Colombie et d’en vivre.

Beaucoup de blogs expliquent en long et en large comment démarrer ce genre d’activités. Je vous laisse le soin de chercher comment vous y prendre, mais surtout pour quelle audience. N’oubliez pas d’identifier votre public cible et ce que vous comptez lui vendre.

Lire aussi : Nomade digital en Colombie

 

Programmation

 

Dans la même veine des secteurs Internet, la programmation est idéale. Vos clients peuvent être n’importe où et vous pouvez pratiquer des prix plus compétitifs.

Ne perdez pas votre temps à chercher des clients colombiens, ils sont aussi difficiles à trouver qu’aux États-Unis ou en Europe et payeront de toute façon moins. Vous pouvez travailler au travers de plateforme comme freelancer, fiverr, upwork, mais aussi vous faire payer sur un compte bancaire colombien. Toutes les banques ont un compte intermédiaire à New York ou Berlin.

Lire : Comment envoyer de l’argent en Colombie

 

Import – Export

 

C’est possible d’importer ou d’exporter des produits, mais c’est délicat. Importer des produits français, de la charcuterie, du vin n’est pas une bonne idée. Les produits deviennent chers et les clients peu nombreux. Rares sont ceux qui achètent régulièrement.

Un secteur qui échappe à cette règle est la cosmétique. Les Colombiennes dépensent des fortunes chaque mois et font confiance aux marques étrangères. Obtenez la distribution d’une marque et constituez-vous un réseau de clientes et même de vendeuses par la suite. Avec un peu de tact, vous pouvez organiser des événements privés de présentation des produits, sans même avoir besoin d’un local commercial.

Sur ce sujet, lisez l’excellent article de Doniphane sur colombianito.fr

 

Exporter reste quand même plus intéressant, surtout si la monnaie (COP) continue de baisser. L’artisanat comme les sacs peut plus facilement trouver un public en Europe. Il y a même des débouchés auprès des touristes dans les grandes villes, vu que l’artisanat provient de régions reculées.

Le café est excellent, parmi les meilleurs au monde. De plus en plus de producteurs proposent du café bio mais n’ont pas d’autres débouchés que la Fédération Nationale. Avec un bon travail de communication, beaucoup d’Européens peuvent devenir des clients fidèles.

Lire aussi : le café en Colombie

 

Ceci dit, le réel moyen de gagner de l’argent à l’exportation est de manufacturer des produits. Les moyens de production industrielle sont inférieurs à ceux de l’Occident ou la Chine, c’est pour ca qu’on trouve peu de produits manufacturés Colombiens à l’extérieur. Toutefois, certains secteurs sont intéressants. La confection textile comme les maillots de bain, sous-vêtements, chaussures, fonctionne très bien. Créez une marque, dessinez des modèles, faites-les confectionner à quelques exemplaires et exportez-les.

 

Poker / Bourse

 

Je cite ces options, mais pour les déconseiller. Elles souvent citées, mais elles ne s’adressent qu’à des personnes vraiment passionnées et douées. Les jeux en ligne demandent du talent et une discipline stricte.

Quant à la bourse, il y a de fausses idées répandues. Pour gagner de l’argent assez régulièrement pour pouvoir payer ses factures, il faut faire de la spéculation en séance (day-trading). C’est-à-dire d’acheter des titres et les revendre rapidement pour empocher la différence. En fait, ce sont les courtiers eux-mêmes qui font miroiter une indépendance financière par ce biais. Mais quand on déduit les frais d’opérations à chaque achat et revente, il ne reste plus grand chose.

 

Concernant les visas

 

Selon l’activité que vous décider de lancer, il vous faudra ouvrir une entreprise SAS. Pas de panique, c’est simple, cela ne prend que quelques jours et vous n’êtes pas obligé de louer un local commercial. L’adresse de votre résidence est suffisante. Même si vous ne gagnez pas d’argent en Colombie, c’est très utile de l’avoir et c’est la meilleure manière d’obtenir votre visa.

Lisez cet article pour décider si vous enregistrez comme indépendant ou entrepreneur.

 

Lire aussi : les petits jobs en Colombie

 

Conclusion

 

Les possibilités sont peu nombreuses, c’est malheureusement la réalité du pays. Il faut comprendre que le commerce extérieur repose essentiellement sur les hydrocarbures et l’agriculture. Le système bancaire dessert l’économie en limitant l’accès au crédit et en étant extrêmement compliqué pour les transferts internationaux. Être étranger n’apporte rien à l’economie nationale.

Dans ces conditions, travailler en Colombie est une expérience frustrante. Il vaut bien mieux chercher des alternatives comme d’être payé depuis l’extérieur ou démarrer son propre business. C’est d’ailleurs une expérience passionnante, les Colombiens eux-mêmes ont une mentalité d’entrepreneurs contagieuse. Attention toutefois de ne pas vous associer à la légère, ni même de dépenser de grosses sommes.

 

2 Replies to “Gagner de l’argent en Colombie”

  1. Très juste. Si je peux ajouter que que la lecture des marchés (immobiliers, commerce etc…) est biaisée dû à l’ injection d’ argent sale en grande quantité!

  2. Merci pour cet excellent article, qui nous éclaire sur le monde du travail en Colombie.

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